Une situation financière de Plouhinec en trompe-l'oeil

Publié le par l.cogan

 

 

Après une très longue absence, je reprend la plume car celle-ci commençait à me démanger à l'approche des municipales et également à la lecture du tract de douze pages que le maire et son équipe ont déposé dans nos boites aux lettres.

 

circus

 

 

Une des premières phrases est assez savoureuse : « Notre présence chaque matin à la mairie (Maire et Adjoints), notre rigueur, nos relations avec les partenaires, notre intransigeance quand il y va de l'intérêt de Plouhinec, ont fait leur preuve. »

Notre présence chaque matin.... sauf le Samedi (cf l'article du 13/10/2008 ) qui empêche les personnes qui travaillent en semaine de pouvoir se rendre à la Mairie. On n'a pas hésité à dépenser plus de 3 millions d'euros (avec nos impôts et les emprunts que nous devrons rembourser pendant des années ) pour flatter son égo en construisant cet "hôtel de ville", ce palais de verre, à l'architecture inappropriée, mais on ne daigne pas l'ouvrir le Samedi pour les gens qui travaillent.

 

Quand à la rigueur et aux relations avec les partenaires, j'en ai déjà suffisamment parlé et vous conviendrez également que tout ceci serait des plus comiques si cela n'engageait pas l'avenir de la commune. Quand il parle toujours de travailler dans la sérénité et le sérieux, je vous renvoie à cet article qui relate la fois où le maire avait carrément insulté les élus des communes avoisinantes venus pour une séance de travail dans le cadre du Conseil communautaire ; ce qui avait causé le départ des élus d'Audierne et de Pont Croix. Voilà comment le maire accueille et travaille avec les autres communes.

Un maire tellement serein qu'il m'avait envoyé les gendarmes le 05 août 2009 pour essayer de m'intimider suite à certains articles de ce blog. Ainsi en est-il des mœurs sereines de notre accueillante commune...

 

Et pour son fameux « notre intransigeance quand il y va de l'intérêt de Plouhinec », là encore on sombre dans le ridicule. N'écoutant que sa nature arrogante, le maire Jean-claude Hamon n'a pas encore compris que l'on n'était plus à l'âge des querelles de clochers et que c'est justement cette intransigeance envers ses partenaires qui nuit aux intérêts de Plouhinec, car avoir des relations conflictuelles avec certaines associations, les autres maires, la communauté de communes, le préfet et le Conseil Général n'a jamais été bénéfique pour une commune.

 

 

A ce propos, il se plaint que le terre-plein de Poulgoazec n'évolue pas, expliquant qu'il est du domaine maritime et la propriété du Conseil Général. Mais quand, en toutes occasions, que ce soit dans la presse ou même à l'occasion de ses vœux annuels, le maire n'a de cesse de critiquer le Conseil Général parfois d'ailleurs avec des propos mensongers ou en s'attribuant des réalisations faites par le CG, il ne faut pas s'étonner que quand ce dernier reçoit une demande de l'excité de Plouhinec, il ne se précipite pas pour le satisfaire. Voilà une des réalités de son « intransigeance quand il y va de l'intérêt de Plouhinec » ! Et après il s'étonne que les projets du terre-plein n'ait quasiment pas évolué depuis qu'il est là.

 

 

Je parlais de la presse à l'instant. Comment ne pas revenir sur le cas du Télégramme, véritable Pravda local pour la municipalité, puisque la correspondante locale durant des années n'était autre que la première adjointe du maire. Ainsi quand le maire s'en prenait à ses partenaires comme il dit mais aussi à l'opposition, ou même aux simples citoyens voire à un membre de sa propre liste, il était toujours sûr d'avoir le dernier mot. Il était également certain que les compte-rendus des réunions municipales allaient toujours être relatés le lendemain dans le Télégramme dans le sens de la municipalité. Mais ce manquement le plus élémentaire à l'éthique journalistique ne gênait pas outre mesure le maire, sa première adjointe ou le responsable éditorial du Télégramme, Hubert Orione.

 

 

Revenons un instant également sur l'ubuesque histoire du Conservatoire des bouées dont vous trouverez le récapitulatif burlesque ici et ici.

Passons donc à la suite. Le 4 juillet 2012, Ouest France consacrait un article sur ce qu'il avait coûté : Le coût provisoire se portait à hauteur de 93 200 €. 11 000 € pour la Société Gai Matelot pour le transport de Brest à Plouhinec, 44 000 € pour la remise en état et le grutage par l'entreprise Rémi Corlay à Douarnenez, 13 000 € sablage et peinture avec Arma-Services de Plomelin, 18 000 € de signalétique par Sygma-Systhèmes, 7200 € pour l'éclairage par la société Inéo. L'article se poursuit en signalant que d'autres travaux ont été réalisés en régie et ne sont pas comptabilisés. Cette opération n'a pas sollicité de subventions, indique t'il encore.

Bref, 93 200 € + d'autres travaux non comptabilisés. Et que lit-on dans le bulletin municipal n°3 de septembre 2012 ? Coût du Conservatoire des bouées : 57 000 €. Une différence de 36 000 € sans compter les travaux non comptabilisés... Dés le départ le projet du Conservatoire des bouées était mal ficelé. Comme je l'écrivais précédemment, des balises ramenées de Brest sans en référer à qui que ce soit, des dépenses engagées sans aucune concertation, sans projet défini, sans connaissance du coût final, sans étude sur l'impact touristique. On comprendra que le maire ait voulu minimiser le coût de ce caprice. Parce que près de 100 000 € (650 000 francs) pour un projet qui n'était certainement pas une priorité et à l'impact touristique mineur, et sans que l'on ait sollicité de subvention, les contribuables pourraient à juste titre trouver celà excessif et très coûteux. On constatera que les bulletins municipaux traduisent plus des visions fantasmées de la commune que la réalité.

 

 

Mais à présent, venons en à ce qui a motivé le titre de l'article. Sa double page intitulée : Notre bilan 2008-2014.

Il n'a de cesse au fil des lignes de défendre son bilan, en expliquant que l'opposition crie aux loups alors que l'excellente situation financière de la commune en ferait un parangon de vertu financière.

Il nous cite les propos d'une fonctionnaire des Finances de l'Etat qui parle de la bonne capacité d'autofinancement de la commune. Mais la bonne capacité d'autofinancement provient tout simplement du taux très élevé des impôts locaux. Quand à la caution d'une fonctionnaire des Finances de l'Etat... quand on sait que l'Etat s'endette de plus de 2500 € par... seconde. Oui vous avez bien lu, 2500 € par seconde ! On fait mieux comme caution.

Il avance à plusieurs reprises l'argument suivant, que Plouhinec pourrait rembourser sa dette en 3 ans. Mais cet argument, il le sert depuis 2008, sans plus de précision. D'où sort ce chiffre ?

 

Et enfin, il insiste surtout sur le fait qu'il n'augmentera pas les impôts. Encore heureux vu le niveau d'imposition qui, contrairement à ce qui est écrit n'est pas juste un peu supérieur, mais très supérieur à la moyenne. Quant à ses promesses, je vous rappelle un de ses engagements : <<Maîtrise de la pression fiscale. Faire qu'à terme on ne paie pas plus d'impôts à Plouhinec qu'ailleurs.>> Une promesse qui date de 2001...

 

taxe impots

 

Au-delà des chiffres obscurs, des déclarations péremptoires sur la situation financière de Plouhinec, des réactions virulentes contre l'opposition et des manifestations d'arrogance, je vais vous présenter les chiffres clairs, nets et précis de la situation réelle de Plouhinec. Des chiffres officiels que vous pouvez consulter sur le site : http://alize2.finances.gouv.fr/communes/eneuro/

Ainsi vous aurez les éléments pour juger réellement de la gestion des comptes publics de la commune de Plouhinec par rapport aux communes de la même strate (c-a-d de taille et de typologie fiscale équivalente) et par rapport à la commune avoisinante de Plozévet (la différence est saisissante), parce qu'après tout il s'agit de nos impôts et de l'avenir de la commune où nous vivons.

 

Impôts locaux

 

Les chiffres disponibles sur le site officiel vont de 2000 à 2012 pour les impôts locaux.

impots gr

impots

 

On peut ainsi constater que les impôts locaux, très supérieurs à la strate (contrairement à une promesse faite en 2001) sont passés de 319 à 521 € de 2000 à 2012, soit une augmentation de plus de 163 %. A Plozévet, ils étaient en 2012 de 305 € / habitant.

 

 

 

 

Endettement

Endettement gr

Endettement

 

Les courbes du graphique sont suffisamment éloquentes. L'endettement de la commune s'élève à 1164 € par habitant en 2012. A Plozévet, il représente 232 € / habitant.

 

Emprunts

emprunts gr

Emprunt

 

Si la situation financière de Plouhinec est censée être si bonne, et alors que les impôts sont déjà très élevés, pourquoi avoir recours systématiquement à l'emprunt et pourquoi dans de telles proportions ? Entre 2009 et 2012, les emprunts ont quasiment doublé ! Emprunter c'est s'endetter. Et au vu de la faible annuité de la dette, Plouhinec en a pour un moment à rembourser ses emprunts.

Mais il faut bien financer "l'hôtel de ville" (+ de 3 millions d'€), le Conservatoire des bouées, la dénaturation du site de Pors Poulhan, etc.

En 2012, les emprunts de Plozévet représentent 0 € / habitant...


 

Des impôts locaux qui n'ont cessé d'augmenter, et très nettement supérieurs aux communes avoisinantes ou de même strate, des emprunts qui ont fortement augmenté en quelques années. Voilà la réalité de la situation financière de Plouhinec.

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R
Contente de votre retour. Continuer à émettre des commentaires. Nous en aurons bien besoin si JCH repart pour un 4ème mandat : le gourou continuera à officier et à tromper les Plouhinécois sur la<br /> situation fiscale et financière de la commune. Et il faudra des voix pour rétablir la vérité.
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I
Mais où étiez-vous donc... ? Du petit lait cet article. Merci d'être revenu et d'avoir pris le temps de l'écrire.
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